mercredi 15 octobre 2008

L : Ligne Hagetmau - Pau section N°1 Hagetmau Mant jamais ferrée

Dans un précédent article j'ai étudié la voie du pont du chemin de fer sur l'Adour à  Saint Sever au terminus de la gare d'Hagetmau.
La ligne devait continuer sur Pau avec 4 sections de travaux
- 1ère section Hagetmau - Mant jusqu'à la limite des Pyrénées Atlantiques
- 2ème section le canton d'Arzacq Arraziguet
- 3ème section le canton de Thèze
- 4ème section de Sauvagnon à la gare de Pau

Mon étude ne concernera que la première section. Néanmoins je suis obligé d'évoquer les 2 hypothèses de la ligne au début de la deuxième section  car la fin du tracé de la première section était fonction du choix sur la commune de Malaussanne.

Les renseignements ci-dessous proviennent
- d'une étude officielle établie en 1910 - 1911 par le ministère des travaux publics
- d'un texte rédigé par Mme Maryse Capvern habitante de Malaussanne.

1°UTILITE PUBLIQUE DE L'ENTREPRISE
"La nouvelle ligne prolongera vers Pau le tronçon en cul de sac de Saint Sever à Hagetmau qui va être livré d'ici peu à l'exploitation. Son intérêt général est indiscutable, elle prolonge vers Pau, Oloron, Bedous et la frontière espagnole la ligne Langon, Bazas, Bergonce, Mont de Marsan, Saint Sever, Hagetmau et constitue le dernier tronçon restant encore inexécuté d'une seconde voie directe de Bordeaux en Espagne, déchargeant la ligne de Bordeaux à Irun et conduisant à la percée des Pyrénées par le Somport.
Après l'exécution de la ligne de Libourne à Langon (jamais réalisée) les produits arrivant par le Somport et tous ceux qui seront drainés le long de la nouvelle artère pourront aboutir directement par Langon à Libourne sans augmenter l'encombrement de la gare de Bordeaux et bénéficieront d'une réduction de parcours sensible dans leur trajet vers le Nord.
La traction sera faite par l'électricité."

Que ce texte rappelle les débats actuels sur l'utilité d'une ligne à grande vitesse nouvelle entre Bordeaux et l'Espagne.
Si les tronçons Libourne Langon et  Hagetmau Pau avaient été réalisés et électrifiés, la ligne nouvelle TGV serait inutile. Le trafic de marchandises venant du Nord vers l'Espagne serait passé par Libourne, Langon, Mt de Marsan et le Canfranc et il suffisait d'améliorer la voie actuelle Bordeaux Bayonne pour les TGV.  

2°LE TRACE HAGETMAU PAU
"En partant de Pau, le tracé emprunte sur 2 kilomètres la ligne de Bayonne; il traverse les collines de Lons et la lande du Pont Long, traverse le Luy de Béarn, monte sur le plateau de Navailles, redescend par la vallée du Balaing, pour atteindre le fond de la vallée du Luy de France ; il remonte ensuite pour gagner le plateau de Thèze en traversant en souterrain, la crête qui borde celui-ci. Le tracé se dirige ensuite vers Arzacq, descend dans la vallée du Luy en traversant les communes de Cabidos, Malaussanne et Montagut (ce tracé couleur purple fut abantonné voir le paragraphe 3) et continue vers Hagetmau par ou près Mant, Peyre et Monségur.
La longueur de ce tracé est de 53 kilomètres à construire en y ajoutant les 2 kil.9 emprunté à la ligne Pau à Bayonne, on obtient une longueur totale de 56 kilomètres en nombre rond.

3° LES PROBLEMES SUR LA COMMUNE DE MALAUSSANNE
En 1881 première évocation d'un passage d'une ligne allant de Saint Sever sous-préfecture des Landes à Pau préfecture des Basses Pyrénées.
"Le premier tracé suivait la vallée du l'Arritou et coupait la commune en son milieu. Un deuxième tracé était établi parallèlement au cours du Luy de France dans les landes de Montagut. Or, ce dernier trop éloigné du centre devait entraîner de trop fortes dépenses du réseau routier.
C'est ainsi que le tracé du l'Arritou fut retenu par le passage de la voie ferrée, car il répondait au souhait des habitants du village et aux enjeux économiques.
Un silence de 31 ans dans les archives de la commune.
En 1912, il fut activement relancé comme l'attestent les délibérations du conseil municipal et qui donna suite au début des travaux.
C'est au cours de l'année 1924 que le chantier fut entrepris par des ouvriers italiens, des terrassiers espagnols et une importante main d'oeuvre locale.
Ces réalisations (sur Monségur et Mant) durèrent approximativement jusqu'en 1926 où il fallut se heurter à un nouveau problème. Les travaux nécessitaient le passage d'une butte de haute importance sur la commune de Malaussanne au lieu dit "Lamothe" où un tunnel aurait dû être réalisé.
Le projet n'aboutit pas puis la déclaration de guerre en 1939 mis un terme définitif à ces travaux.
Les propriétaires qui avaient vendus leurs terres à la SNCF purent les racheter 45 ans plus tard pour le franc symbolique.
En mars 1940, le conseil municipal de Malaussanne émis à la Préfecture la demande de la réouverture de la ligne Hagetmau Arzacq... par autobus. 

LES DATES :
Concession : 31 mars 1910 pour 54 kilomètres
Travaux abandonnés en 1926
Déclassement définitif 1941
Revente des terrains de l'assise 1971

Carte N° 1  Première partie de la gare d'Hagetmau au Louts

Nous partirons d'ici et nous nous arrêterons à la limite des P.A.

C'est comme le Port Salut, c'est écrit chemin de la ligne, en voiture non en route


Premiers mètres sur l'assise transformée en chemin vicinal

On peut parfois se retourner sur la ligne
Pont permettant la traversée du premier petit ravin situé entre Péhillon et Lahouilleron

Voir la carte ci-dessus

2ème petit ravin
Vue de la face est du premier pont

2ème pont vu de l'est

Passage à niveau non gardé de Laouilleroun - 1 chemin à l'est et 2 à l'ouest
Lente descente vers le Louts

Il a failli passer inaperçu
Ici il y aurait eu le passage à niveau non gardé de Beaupré
Vers le Louts

La ligne franchit le Louts
Par un pont avec une grande arche


Pont vu dans l'axe du lit du Louts avec à droite un ponceau pour le passage

Deux ponts sur le Louts et un passage d'un tracteur sur le pont de la ligne

Dernière vue du pont sur le Louts


Du Louts au bourg de Monségur

La faible montée vers les landes d'Agès


La ligne serait passée entre le château d'Agès à Monségur

et la chapelle privée d'Agès, aujourd'hui abandonnée

Le lac d'Agès sera bientôt au sud de la ligne

Dans les landes d'Agès la voie change de direction pour ne pas aller vers le pic du midi de Bigorre mais vers Pau

Au sud de la ligne le lac d'Agès 3 millions de m2 d'eau pour l'irrigation
Au milieu des anciennes landes d'Agès maintenant champ de maïs

Ponceau

Droit au milieu du maïs

On approche des Pyrénées

Et de Monségur

Notre Dame des Champs aurait regardé passer les trains vers Pau

Et vers Hagetmau 


Monségur : PN sur la route Monségur Samadet. La halte de Monségur aurait été construite à l'emplacement de la maison en construction


Descente vers la vallée du Luy de France

La ligne depuis Larroudé entre maintenant dans le domaine privé


On croise le chemin vicinal direct de Monségur à Mant

Bientôt la fin de la portion domaine public

Bout de voie publique

Cadastre de la partie de Monségur non ouverte à la circulation automobile. A noter que l'assise de la voie est non numérotée donc encore publique

Ancienne assise de la voie, le ballast ne fut pas posé
Au petit matin brumeux, la vue du remblai à l'approche du Larbin depuis les terres de Berduc

Direction le Larbin (ruisseau qui sépare Monségur et Mant)

Fin d'hiver pluvieux

Depuis le train on aurait pu voir vers l'est,  la magnifique chênaie du Placiat à Mant

Palombière sur l'assise de la voie près du Larbin, limite entre Monségur et Mant

Le tablier du pont sur le Larbin ne fut jamais posé

Le syndicat des eaux du Tursan a utilisé les deux culées pour faire passer une conduite

A droite Monségur, à gauche on entre à Mant

La ligne entre sur la commune de Mant et dans la vallée du Luy

Sur fond de photo aérienne la trace de la ligne sur le cadastre

Premiers pas à Mant

On traverse un bois

Fin du bois et centre de collecte du maïs qui n'a jamais pu expédier du grain par la voie inachevée

Lisière

Voie pour les chevreuils

A l'orée du bois l'assise a été tranchée pour le creusement d'une rigole
On passe près de l'ancienne église de l'abbaye de Pontaut

Actuellement exploitation agricole

Dont la salle capitulaire a été achetée en 1923 et reconstituée au "Cloister" à New York au moment des travaux de la construction de la voie

Peu à peu l'assise de la voie tend vers le parallélisme avec le Luy

Dans la dernière partie du tracé landais seuls les petits ouvrages d'art furent bâtis

Ponceau près de Touyarot

Assise en direction de l'arrière de Lagréou

Toujours les ponceaux


Carte IGN et cadastre superposé à l'approche de l'emplacement de la gare de Mant face au Titin

Approche de l'endroit qui aurait été la gare de Mant. Les camions sont stationnés sur l'emprise

            La façade de la gare aurait été en face.Après avoir été propriété de la DDE des Landes, ce terrain est passé au Conseil Général qui y dépose des graviers et parfois du matériel pour l'entretien de la voirie départementale

On quitte l'emprise de la gare pour se diriger vers l'est
Emplacement du PN sur le CD 173

En direction des barthes de Ménaout

A droite les tirets et les points figurent la limite des P.A.




Direction Moulin de Biou et du CD 73

Passage bétonné pour faire passer les eaux pluviales sous le remblai

Bois de la Labouyrie -assise de la voie inondée par les fortes pluies du printemps 2013

On approche de la limite des PA
Voilà dans le fond, les Pyrénées Atlantiques et la colline de Lamothe qu'il fallait traverser par un tunnel

A gauche la culée côté Landes sous les ronces.


La culée dissimulée sous les ronces, côté 64


La vallée du Larritou permet de monter vers Malaussanne

C'est le cas de le dire, je suis en bout de voie et mon reportage s'achève.

Et pourtant, les cartes Michelin de 1924 (merci à Monsieur Serge Monge, gascon du Gers) donne le futur tracé de Malaussanne à Pau :


Le tracé de la ligne est en pointillé

Si je trouve d'autres témoignages, je les intégrerai au fur et à mesure

WANTED : 
Si un lecteur  possède des documents sur la portion Malaussanne Sauvagnon (tracé, implantation des gares, les tunnels de Malaussanne et de Navailles Angos, etc..) il peut me contacter par courriel :
YANPAU.FARBOS@wanadoo.fr 
 D'avance merci

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